En 1875, Edmond Brun, est chargé par l'État de suivre les fouilles archéologiques effectuées par le propriétaire du domaine Garin et de relever les plans d'un édifice antique découvert à cette occasion. Des «bains de Cemenelum» sont alors identifiés et font l'objet d'une publication en 1877.
Il faut attendre 1943 pour que les thermes de l'Est soient de nouveau étudiés par Giovanni (Nino) Lamboglia (1912-1977). Il profite de l'occupation militaire italienne à Nice pour effectuer des fouilles dans les thermes de Cemenelum. Ses recherches, entre le 16 juin et le 20 juillet 1943, selon les meilleures méthodes scientifiques de l'époque, dégagent une partie de l'édifice antique. Pour la première fois à Cimiez, le mobilier archéologique est soigneusement inventorié. Une monnaie en bronze de Philippe l'Arabe (244-249), découverte sur le sol du laconicum, va servir d'indice chronologique pour dater les thermes de l'Est de la seconde moitié du Ille s.
Fernand Benoit (1891-1969), Directeur des Antiquités Historiques de Provence depuis 1943, dirige à Cimiez jusqu'à sa mort un grand chantier de fouilles. Assisté de Jacqueline Hostache-Rigoir puis de Magnan-Francezon et enfin de Danielle Mouchot, les campagnes de fouilles se déroulent de 1954 à 1972.

L'interprétation des données scientifiques va permettre d'établir une chronologie du quartier thermal antique: début du Ille s. pour les thermes du Nord, milieu du Ille s. pour les thermes de l'Est et de l'Ouest. Cette datation repose pour l'essentiel sur une interprétation de l'architecture thermale employant des arases de briques. Une relecture des fragments d'inscriptions en remploi dans les thermes de l'Est, par Georgette Laguerre, se référant aux règnes des empereurs Septime Sévère et Caracalla, permettra de proposer «un agrandissement de l'édifice, au début du Ille siècle».
En 2004 et 2008, un Projet Collectif de Recherche relance les fouilles archéologiques à Cimiez. Sous la direction de Monique Jannet-Vallat, cette étude pluridisciplinaire permet de recueillir de nouveaux indices et des interprétations inédites, en particulier la datation des thermes de l'Est.
En 2005, des sondages réalisés par Alain Grandieux contre le mur sud, vont permettre de retrouver des fragments de poteries fournissant de précieuses indications chronologiques. Un fragment de coupe décorée en sigillée sud-gauloise datant de 90-120 est retrouvé contre la paroi du mur de fondation des thermes. Cet horizon est confirmé par un autre fragment d'une coupe en sigillée sud-gauloise datant de 30-160, mêlé à des restes de mortier laissés lors de la construction du mur, Les autres fragments de poteries, issus des sondages effectuées, appartiennent également au lIe s. Grâce à ces indices archéologiques, on date désormais la construction des thermes de l'Est de la première moitié du lIe s. de notre ère.

La poterie antique retrouvée lors des fouilles de Nino Lamboglia en 1943 a été récemment étudiée. Cette étude a permis d'identifier un lot de poteries homogènes provenant d'un niveau de comblement des foyers qui alimentaient en chaleur la partie orientale de l'édifice thermal. La poterie appartenant à la seconde moitié du IVe siècle, on peut en déduire que les thermes de l'Est, dans leur partie orientale n'étaient plus en activité à ce moment là. Désormais il faut attendre l'étude de Sandrine Ardisson pour conclure sur l'ensemble de l'édifice et en particulier sur la zone longeant le carda à l'Est. Car Cimiez restera un centre urbain jusqu'à la fin du VIIe siècle au moins avec de nombreuses restructurations.
La reprise des recherches, plus de trente ans après l'interruption des fouilles commencées au lendemain de la seconde guerre mondiale, offre de nouvelles perspectives pour la connaissance de la cité antique
de Cemenelum. L'ensemble thermal de l'Est date de la première moitié du lIe siècle par rapport à la datation admise depuis longtemps qui était le milieu du Ille s.
En conclusion, comme les thermes du Nord sont antérieurs à la construction de ceux de I' Est, nous proposons la mise en place du premier ensemble thermal (au Nord) sous l'impulsion de l'empereur Claude dans le courant du Ier s. Puis viennent les thermes de l'Est et enfin les petits thermes de l'Ouest qui eux sont édifiés entre la fin du second et le courant du llleme siècle.
(Source : Panneau de salle situé dans le musée archéologique de cimiez)